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Histoire du village

Les documents ne permettent pas de remonter l’histoire du village avant 1580. « MERENVIELLE » pourrait avoir pour origine le nom germanique 'MERIENTA' hérité de l’invasion des Wisigoths au 5ème siècle + 'vièla' (VILLA) ou le suffixe 'vielle' reçu en 418 (voir suite de l'article).
Mais une origine possible pourrait être liée à l'usage du lieu : Le mot "merrain" (pièce de chêne servant à fabriquer les douelles du tonneau), la proximité de la forêt de Bouconne facilitant cette artisanat.
La commune se situe dans la petite province 'Savès' en 'Gasconne'. Les ancêtres des Savèsiens ne sont pas exactement les Gaulois mais plutôt des Ibères qui se seraient installés au Néolithique, entre le Ve et le IIIe millénaire av. J.-C.

Vers -250 le midi toulousain est envahi par les Celtes. La région s'appelle la Novempopulanie. Elle est occupée par les Volques Tectosages.
Le nom 'Save' veut dire 'rivière' en langue celte. Il existe d'ailleurs une rivière "Save" qui se jette dans le Danube à Belgrade en Serbie.
Vers -120, l'occupation romaine gagne la région Toulousaine.

Le Moyen-Âge sera une période troublée par de nombreuses invasions, notamment les Francs, puis les Wisigoths à partir de 400, et les Vandales en 406.
En 418, un pacte est conclu entre les Romains et les Wisigoths contre les Vandales. Ils reçoivent en échange des terres. Les suffixes "vielle" ou "fielle" ajoutés au nom des lieux correspondraient aux domaines cédés aux Wisigoths par les Romains, qui seraient à l'origine des noms de Mérenvielle, Ségoufielle, etc...

Vers 500, Clovis et ses Francs mettent fin à l'occupation Wisigoths dans la région.

En 719, les Sarrazins traversent les Pyrénées et envahissent la région. Le site de Toulouse est brisé le 9 juin 721 lors de la bataille face au Duc d'Aquitaine.

Au milieu du Moyen-Âge, MERENVIELLE est une petite seigneurie dépendante du Comté de l’Isle-Jourdain. En 1200, au décès de Jourdain III, son testament distribue les sept castra de son héritage : L'Isle-Jourdain, Pelleport, Launac, Le Grès, Thil, Bretz, MERENVIELLE. Le groupement géographique très homogène, constitue un facteur d'unité dans ce patrimoine. A cette époque, on sait que MERENVIELLE est fournisseur de bois de chêne à Toulouse.

Les guerres menées par Simon de Montfort contre les Cathares entre 1208 et 1213 et la guerre de 100 ans (1337-1453) affaibliront beaucoup la région 'Savès'.

En 1235 Raimond M. de Mérenvielle, géomètre, fixe les limites de la commune de Larmont.

Le Comte Gabriel de Montgomery (1530-1574), seigneur de Ducey, seigneur de Lorges, capitaine de la garde écossaise (qui causa la mort d’Henri II lors d’une joute le 10 juillet 1559), devenu protestant, marque la Gascogne par les excès qu'il y commet et frappe de terreur la population. Entre 1568 et 1570 lors de la troisième guerre de Religion, il détruit le château du seigneur de MERENVIELLE.

Celui-ci adressa une supplique au roi Henry III pour obtenir des secours, ainsi qu’une diminution des impôts.
Le château ne fut toutefois jamais reconstruit et il n’en existe pratiquement aucun vestige, à l’exception du puits qui a été déblayé en 1860 et qui se trouve au milieu de la place du village. La seigneurie fut transférée au domaine de Beau-Soleil.

En 1690, MERENVIELLE s’affranchit et est érigé en communauté. Une assemblée de village réunissant les chefs de famille délègue ses pouvoirs à deux consuls qui assurent un véritable pouvoir exécutif (impôts, justice et police). Les décisions sont prises après un vote des assistants de l’assemblée et avec les Consuls, ils administrent ainsi conjointement la communauté.
La maison dite de la « Basse Cour » devait être celle du régisseur. Une brique incrustée de plomb portant une inscription "1732" est présente au-dessus de la porte d’entrée.

Les familles De Lartigue et Isalguier seigneurs de Mérenvielle

La série d'ouvrage "Nobilaire de Guienne et de Gascogne 1858" nous donne quelques dates et informations sur la seigneurie de Mérenvielle (pages 173, 198, 200 & 201).

Vous trouverez ici une partie de la généalogie des seigneurs de Mérenvielle, Isalguier et De Lartigue.

Le 1er Aout 1544, Claude Isalguier seigneur de Mérenvielle et de Beau-Soleil signe un contrat avec le consul de Mérenvielle.

Un acte référence 1J1484 du 16 juin 1529 indique une vente de Jacques De Minut au profit de Jean Isalguier et Pierre Isalguier, seigneur de Beau-Soleil.

Après la destruction du château, le domaine de Beau-Soleil devient la résidence des seigneurs de Mérenvielle vers 1550. Le blason des Isalguier (ci-contre) est présent sur la façade du pigeonnier, et la famille De Lartigue en restera propriétaire du domaine jusqu'en 1883, puis la famille Pagès dont la fille épousera Mr Hivonnait.

Le 23 novembre 1633, un texte indique que Mathieu Isalguier est seigneur de Mérenvielle et le 8 juin 1639, est enregistré un acte de dénombrement des biens de François Mathieu Isalguier, seigneur de Mérenvielle.

Un document daté du 8 octobre 1744 informe la population d'une vente de biens faite par la famille Isalguier.

Le Presbytère

Le presbytère a été construit vers 1880. Le Père J. BEZY (enterré au cimetière de Mérenvielle) fut le dernier à l’avoir habité en 1924. MERENVIELLE a été une des premières communes du département a avoir le téléphone (dans l'ancien cagibi, en rentant à droite dans l'ancienne mairie).

La Poste avait été créée en 1920–1922. La commune disposait également d’un café, d’une épicerie et d’un bureau de tabac.

L’École

On ne connait pas la date de construction de l'école ; elle fonctionna jusqu'en 1982. Le bâtiment devint ensuite la Mairie.

La Gare

La construction de la ligne de chemin de fer Toulouse-Saint-Agne – Auch a commencé en 1865. Elle était concédée à la 'Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne' par décret impérial du 17 juin 1865.

Par suite d’interruptions liées à la guerre de 1870, elle ne fut mise en service que le 22 octobre 1877.
On pensa même à l’électrifier en 1927. La Micheline fut mise en circulation de 1942.

La gare est située au point kilométrique (PK) 35,674.
A l’origine, la ligne devait passer par Pujaudran. Mr Ivonnait, ingénieur des Ponts et Chaussées, ayant travaillé dans les Pyrénées, le Massif Central, en Chine et en Indochine, a fait passer la voie ferrée par MERENVIELLE parce qu’il y habitait.
A l’origine, la gare devait s’appeler « LASSERRE-SEGOUFIELLE ». Mr CABARET, drapier à Paris et ayant fait construire le château de Fargia vers 1850, s'y opposa : la gare est sur la commune de Mérenvielle et s’appellera… Mérenvielle ».
En 2000, la ligne est doublée sur certaines portions et de nouvelles haltes sont construites entre les Arènes et Colomiers.
En 2016, elle a accueilli 63294 passagers.

 

Le Château du Fargia

Le château du Fargia (étymologie : forge) fut construit vers 1850, par monsieur Cabaret, marchand drapier à Paris.

Sa devise : "Travail - Économie - Probité" (cette devise figurait sur le portail en fer forgé).

Les propriétaires successifs ont été : Messieurs Cafarell 1926, Calmet en 1914, Laurent, etc...

Depuis 1962, le château est la propriété de Monsieur Perdiguier.

Tout au long de ces 160 années, le château connut des périodes fastes : Napoléon III et l’Impératrice Eugénie de Montijo ont séjourné au château.


Ensuite, il subit les vicissitudes des temps de guerre, en 1936, pendant la guerre d’Espagne, le propriétaire du château, un Espagnol, fit fondre la toiture en plomb pour faire des balles pour les républicains espagnols.

(texte et documents réalisés par Evelyne ZIZARD et Christophe CROS)       

L’Église

Nous possédons assez peu d’éléments sur l’historique de notre église. En particulier, l’époque de sa construction n'est pas connue. D’après son style, on peut l'attribuer au XVI ou au XVIIème siècle.

 Un devis du 5 avril 1852, signé du Maire le 9 mai, est déposé aux archives de la Commune. Il est accompagné de commentaires mentionnant des travaux effectués quelques années auparavant 

  • État des lieux avant les travaux (vers 1840)

L’église ne possédait pas de chapelles. Le sol était carrelé de briques foraines. Le plafond de 5m45 était plat. Le clocher-mur était en mauvais état. Devant la porte d'entrée existait un porche.

  • Travaux suite au devis de 1852.

Ces travaux considérables ont couté plus de 5000 francs de l’époque (soit 600.000 euros actuels)

Un nouveau carrelage, une nouvelle toiture, et les murs ont été rehaussés d’un bon mètre.

 Une voute en plâtre à la "Philibert Delorme" : architecte qui a construit le château d’Anet pour Diane de Poitiers au début du règne d'Henri II, fut construite à la hauteur actuelle de 8 mètres.

Un nivellement important du sol du coté Mairie, dont les traces ont disparu aujourd’hui suite à des remblaiements et empierrements du sol.

  • Travaux ultérieurs fin 19ième siècle.

Nous ne possédons aucune indication précise. Nous savons seulement que les 2 chapelles seraient de la fin du XIXème siècle et que des travaux de toiture et consolidation de façade eurent lieu en 1973.Il a également fallu refaire les fondations du premier contrefort et démolir l'auvent très dégradé à l'entrée.

Par la suite, l’Église fut déclarée dangereuse et interdite d'accès pendant plusieurs années. Il fut même question de la démolir.

  • Des travaux récents et très importants de réfection intérieure et extérieure ont été effectués en 1994, pour un montant de 1.800.000 F. soit 275.000 €.

L'essentiel des travaux a consisté à la remise en état de la toiture, la réfection de la totalité des crépis intérieurs et extérieurs, la reconstruction intégrale de la voûte en plâtre, la remise en état des peintures dont la réfection des piliers a été faite par Jean-Pierre Mannoni, un Mérenviellois, expert en travaux d’art.

Le travail des artisans en particulier concernant les peintures, a été complété dans les parties les plus délicates par  Monsieur  Jean-Pierre Mannoni

Il a eu le souci de reconstituer, dans la mesure du possible, les éléments dégradés, afin de retrouver leur état initial.

Les colonnes à chapiteaux de stuc, dont l’enduit imitait le marbre ont été reprises avec soin.

 

Les panneaux peints, imitant des tentures, derrière les statues de Saint Michel, Sainte-Jeanne d’Arc, Saint Pierre et Sainte- Germaine  faisant vis-à-vis près de l’entrée, ont été reconstitués avec le plus grand soin.

Toutes les statues ont été repeintes et ont même bénéficié de réparations, ainsi une main reconstituée par moulage.

Ainsi, notre Église reste debout pour témoigner de la présence de Dieu parmi nous.

 

La chapelle gauche possède une statue  de la Vierge à l’Enfant.

La chapelle droite, une statue du Sacré-Cœur, et une de Ste Thérèse.

L’Autel en bois provient de l’Église de Villefranche de Lauragais.

Ainsi, le réaménagement intérieur de notre Église est presque terminé.

Nous avons pu récupérer des bancs d’église anciens.

Certains vitraux très dégradés, victimes de jets de pierre vers 1990 et de passages répétés de chouettes, mériteraient  d être restaurés

A part deux vitraux du chœur Saint-Pierre et Saint-Paul, presque intacts, tous les autres ont souffert, de jets de pierres, puis de passages  de chouettes.

Lors de la réfection de l’Église en 1994, des écrans translucides ont été posés pour empêcher de nouvelles dégradations.

PIERRE choisi par Jésus lui-même comme témoin.

PAUL d’abord pourfendeur des Chrétiens, puis converti sur le chemin de Damas.

Saint-Pierre et Saint-Paul fêtés le 29 juin sont les principaux fondateurs de la chrétienté, et ont été choisis comme Patrons de notre Église de Mérenvielle.

(Texte produit par Gérard Grandry)